Au cours d’une fête dans le palais, le Duc de Mantoue confie à l’un de ses courtisans qu’il entend mettre en terme à son aventure galante avec une mystérieuse jeune fille, qu’il est attiré par toute belle femme et qu’il ne sera jamais fidèle à aucune d’elles. Le Duc courtise ouvertement la Comtesse de Ceprano, soulevant la colère de son mari le Comte, qui subit alors les moqueries de Rigoletto, le bouffon de cour bossu et le protégé du Duc. Le Comte de Ceprano veut se venger du bouffon. D’autres courtisans étant solidaires avec lui, il les invite chez lui pour le soir même. Au beau milieu de la fête le Comte de Monterone arrive et accuse le Duc d’avoir déshonoré sa fille. Lorsque le bouffon se rit de lui, Monterone le maudit pour avoir méprisé la douleur d’un père. Rigoletto est profondément frappé par ses paroles. Tout au fond d’une rue sans issue. Il fait nuit. Rigoletto, encore troublé par la malédiction, rencontre le tueur à gages Sparafucile, lequel lui offre ses services. Resté seul, Rigoletto réfléchit à sa condition de bouffon qui l’oblige à servir en riant un maître méchant et à s’entourer ainsi de la haine des courtisans. Il ouvre la porte d’une petite maison et il est accueilli par Gilda, sa fille affectueuse qu’il a eue d’une femme qu’il aimait et qui est ensuite morte ; le bouffon lui cache sa propre identité et la garde à l’abri du monde, lui interdit de sortir et de rencontrer qui que ce soit. Rigoletto s’en va, après avoir recommandé à Giovanna de veiller sur sa fille. Gilda fait part de ses remords à Giovanna : elle a connu un jeune homme mais n’en pas parlé à son père. Le Duc de Mantoue apparaît à l’improviste : il a réussi à entrer en cachette dans la cour et déclare à Gilda qu’il est un étudiant pauvre et qu’il s’appelle Gualtier Maldé. Lorsque l’étudiant lui déclare son amour, la jeune fille ne reste pas indifférente. Après le départ du Duc, Gilda pense avec transport au nom de son amant. C’est alors qu’arrivent les courtisans et qu’ils mettent en œuvre leur plan : ils enlèvent Gilda, qu’ils croient être l’amante du bouffon, puis impliquent aussi Rigoletto en lui faisant croire que la femme qu’ils ont enlevée est la Comtesse de Ceprano. Quand le bouffon se rend compte qu’il a été trompé, il est trop tard. Deuxième acte Salon dans le palais ducal. Le Duc est inquiet car la nuit précédente il été retourné voir Gilda mais il avait trouvé la porte ouverte et la maison vide. Les courtisans lui racontent qu’ils ont enlevé l’amante de Rigoletto. Le Duc comprend alors qu’il s’agit de Gilda et il court auprès d’elle. Rigoletto entre, jouant l’indifférent ; quand il comprend que le Duc se trouve avec sa fille, il veut se précipiter vers elle, mais on lui barre le chemin. Il révèle alors qu’il s’agit de sa fille, insulte les courtisans, les supplie, pleure : en vain. Tout à coup Gilda entre et veut parler à son père, lequel fait sortir tout le monde. La jeune fille lui avoue qu’elle est tombée amoureuse d’un jeune homme qu’elle voyait tous les dimanches à l’église, qu’elle l’a rencontré la veille et qu’elle a été enlevée. Rigoletto la console. Monterone, que l’on conduit en prison, passe. Il regarde le portrait du Duc et reconnaît que la malédiction qu’il avait lancée n’a pas eu d’effet. Mais Rigoletto l’assure, malgré l’inquiétude de sa fille, qu’il vengera lui-même l’offense subie.
Rive déserte le long du Mincio. Rigoletto a conduit Gilda à l’extérieur d’une maison dont le rez-de-chaussée sert d’auberge afin que, regardant à l’intérieur, elle se rende compte de la vraie identité de l’homme qu’elle aime. Le Duc arrive. Il demande à Sparafucile de manger et de boire avec lui et chante l’inconstance des femmes. Maddalena, sœur de Sparafucile, descend de l’étage supérieur en habits de gitane. Le Duc lui fait la cour tandis que du dehors Gilda voit la scène et est désespérée de se voir trahie. Rigoletto ordonne à Gilda de partir immédiatement pour Vérone, où il la rejoindra le lendemain, puis il se met d’accord avec Sparafucile pour l’assassinat du Duc. Le Duc monte dormir dans le grenier. Maddalena, qui est restée seule avec son frère, cherche de le convaincre d’épargner la vie du Duc, dont elle subit le charme, et de tuer à sa place Rigoletto. Sparafucile refuse, mais il se laisse convaincre de tuer le premier venu plutôt que le Duc. Gilda, qui a tout entendu, décide de se sacrifier : elle frappe à la porte et est frappé à mort par le tueur à gages. Lorsque minuit sonne Rigoletto voit Sparafucile sortir de l’auberge pour lui remettre le sac contenant le corps de la personne tuée. Le bouffon est sur le point de jeter le sac dans le fleuve quand la voix du Duc qui chante lui parvient de la maison. Il ouvre alors le sac et découvre, saisi d’horreur, le corps de sa fille agonisante, laquelle, avant d’expirer, lui confesse ce qui est arrivé. Rigoletto, se souvenant de la malédiction, s’affaisse sur le corps de sa fille.