Le 22 décembre 1755, Pyrame et Thisbé, opéra de François Rebel et François Francœur, inaugure le premier théâtre dont l’architecture est signée Jacques Philippe Mareschal. Dans la nuit du 17 au 18 décembre 1785, un incendie détériore le théâtre. Il est reconstruit à l’identique et commence à fonctionner en 1788. Mais en 1789, un début d’incendie le détériore à nouveau. Pendant la Révolution, le théâtre sert à différentes manifestations : pièces de propagande, lieu de réunion pour les « amis de la constitution ». Dans la nuit du 5 au 6 avril 18811, un incendie détruit complètement le bâtiment : rien n’est récupérable. Un théâtre provisoire, réalisé en bois en 59 jours, est construit sur le Champ de Mars devenu depuis l’Esplanade, et un concours est lancé pour la construction d’un nouveau bâtiment. Inauguré en 1888, l’Opéra Comédie, un grand théâtre à l’Italienne est l’œuvre de l’architecte Joseph-Marie Cassien-Bernard (1848 – 1926), élève de Charles Garnier.
Le bâtiment suit la pente naturelle du terrain et affecte la forme d’un parallélépipède, plus étroit en façade qu’à l’arrière. Le jeune architecte, soucieux d’apparat bourgeois, orne la façade de trois baies vitrées grandioses surplombant trois larges portes et un grand parvis, et coiffées d’une balustrade ornée de quatre statues représentant le Chant, la Poésie, la Tragédie et la Comédie, déposées depuis, et d’une horloge monumentale, confiées au sculpteur biterrois Jean-Antoine Injalbert (1845 – 1933), Grand Prix de Rome.
Un grand escalier de marbre blanc à double volute mène du petit vestibule au parvis de la première galerie. Quatre autres sculpteurs, Auguste Baussan avignonnais, Alfred Avinaud, Arthur Jullian et Raymond Coste montpelliérains se partagent les sculptures du grand escalier, du grand et du petit vestibule et des quatre façades principales, postérieures et de côté. Les huit fresques ornant les murs du Grand Foyer sont confiées, après concours, à de jeunes artistes montpelliérains anciens élèves des Beaux Arts. Elles représentent la Danse, la Pastorale, la Poésie, la Comédie, le Chant, l’Histoire, la Musique et la Tragédie. La Voix Lactée, un tableau de dix neuf mètres par cinq orne le plafond du Grand Foyer, œuvre d' Ernest Michel (1833 – 1902), Grand Prix de Rome en 1860, conservateur de Musée et directeur des Beaux-Arts de Montpellier. C’est à lui aussi qu’est confiée la décoration des trois coupoles du grand escalier : il choisit de représenter l’Aurore, une nymphe qui se dévoile au chant du coq, le Jour symbolisé par le Char d’Apollon et la Nuit, une autre nymphe qui s’éveille au chant d’un troubadour.
La grande salle propose 1200 places comme la plupart des théâtres à l’Italienne français de la fin du xixe siècle. Elle se développe sur cinq niveaux, du parterre, divisé par une travée centrale, à la quatrième galerie surmontée d’un plafond peint. Elle est dominée par un lustre de cristal au centre d’une coupole exécutée par le peintre marseillais Jean-Baptiste Arnaud-Durbec en conformité avec le motif imposé : « La Ville de Montpellier sous la figure d’une femme debout sur les degrés du temple de la gloire appelant à elle les poètes, les littérateurs et les musiciens, au-dessus de l’ouverture de scène, plus loin, les danses de Languedoc, la danse du chevalet, la danse des treilles, les jeux floraux, la farandole… ».
Le lustre monumental de la grande salle ne s’abaisse pas dans la salle pour son entretien mensuel mais s’élève, grâce à deux demi coupoles mobiles, jusque dans la salle dite « du lustre », où il se fixe au centre d’un échafaudage permanent facilitant l’accès des électriciens. Le lambrequin, portant la date de l’inauguration du théâtre, couronne le cadre de scène d’une hauteur de neuf mètres et d’une largeur de douze mètres quatre-vingt. La scène, d’une surface totale de 440 m2, a bénéficié dès l’origine des derniers progrès techniques : bâtis métalliques soutenant les passerelles en bois et électricité. La fosse, prévue à l’origine pour contenir cinquante musiciens, peut en accueillir 60 par suite de travaux d’agrandissement réalisés en 1985.
L’Opéra-Comédie est la propriété de la Métropole de Montpellier et est géré, en accord avec le propriétaire, par l’association Opéra Orchestre national Montpellier Languedoc-Roussillon. L’Opéra-Comédie accueille principalement les productions de l’Opéra et Orchestre National de Montpellier Languedoc-Roussillon.