Anvers, première moitié du Xème siècle. Arrivé dans le Brabant pour appeler la population à prendre les armes contre les Hongrois, le roi Heinrich der Vogler demande à Friedrich von Telramund pourquoi les brabançons n’ont pas de chef et sont en lutte entre eux. Telramund soutient qu’il aurait le droit de gouverner : en effet il aurait dû épouser Elsa, la fille du duc de Brabant qui la lui avait promise, mais celle-ci, ayant tué son frère Gottfried – l’héritier au duché – à la mort de leur père afin de s’emparer du pouvoir, il avait renoncé à elle et préféré épouser Ortrud, descendante d’une race païenne. Le roi convoque alors Elsa, laquelle, au lieu de se défendre de l’accusation, évoque, comme en extase, la vision d’un chevalier envoyé de Dieu qui combattra pour elle et prouvera son innocence : ce chevalier sera son époux et son souverain. Le roi décide de résoudre la question en invoquant un jugement de Dieu et fait sonner les trompettes, mais personne ne se présente ; lorsqu’elles résonnent à nouveau voici que sur le fleuve apparaît un chevalier, Lohengrin, à bord d’une nacelle tirée par un cygne. Le chevalier met pied à terre et défie Telramund en duel pour disculper Elsa et pour l’épouser, à condition toutefois que celle-ci ne lui demande jamais ni son nom ni d’où il vient. Elsa s’en remet à lui immédiatement ; en un bref duel Lohengrin vainc Telramund mais lui épargne la vie. Elsa et Lohengrin sont portés en triomphe au milieu de la liesse générale.
Il fait nuit. Tandis que dans le château une fête en l’honneur d’Elsa et de Lohengrin bat son plein, Telramund et Ortrud sont assis à l’écart sur les marches de l’église. Telramund s’en prend à sa femme : c’est elle la cause de sa perte, c’est elle qui, par soif de pouvoir, l’a dupé et induit à accuser Elsa à tort. Ortrud rétorque que l’étranger a vaincu le duel grâce à la magie et que, si on l’obligeait à révéler son nom ou si on réussissait à lui enlever ne serait-ce qu’une toute petite partie de son corps, il perdrait automatiquement tout pouvoir magique. Ortrud convainc alors Telramund à imaginer un plan de vengeance. Quand Elsa apparaît au balcon, Ortrud ordonne à Telramund de se cacher, puis, faisant croire qu’elle est affligée, elle réussit à apitoyer Elsa. Après avoir invoqué avec exaltation les dieux païens pour accomplir sa vengeance, Ortrud insinue en Elsa des soupçons sur le chevalier envoyé par Dieu, puis elle réussit à s’introduire dans le château. Entre temps le jour s’est levé. Le héraut annonce la volonté du roi : la mise au ban de Telramund et les noces immédiates d’Elsa et du chevalier étranger, le nouveau protecteur du Brabant. Furieux, Telramund veut accuser le chevalier de sorcellerie, mais quatre nobles le cachent pour l’instant à la vue de la foule. Le cortège nuptial avance et Elsa se dirige vers l’église lorsqu’ Ortrud s’approche d’elle et diffame son futur époux. Quand le roi et Lohengrin arrivent, c’est au tour de Telramund de s’approcher : il accuse le chevalier de sorcellerie et l’enjoint de déclarer publiquement son nom et ses origines. Lohengrin déclare qu’il ne doit cette réponse qu’à Elsa. La jeune fille est torturée par le doute et Telramund en profite pour lui susurrer qu’il est prêt à passer la nuit non loin d’elle : au cas où elle l’appellerait, il viendrait couper un morceau du corps du chevalier pour rompre l’enchantement et l’obliger à rester pour toujours à ses côtés. Bien que troublée, Elsa réaffirme sa confiance en son sauveur et le couple nuptial est conduit dans l’église.
La chambre nuptiale ; puis le pré sur les bords de de l’Escaut. À la fin de l’hymne nuptial, Elsa et Lohengrin restent seuls. Ils se déclarent leur amour, mais tandis qu’Elsa voudrait connaître le mystère qui enveloppe Lohengrin, celui-ci cherche d’éviter qu’elle lui pose la demande défendue. Au moment même où Elsa rompt l’interdiction, Telramund se précipite dans la chambre suivi des quatre nobles : Lohengrin l’affronte et le tue ; conscient qu’il a désormais perdu Elsa, il lui dit qu’il lui donnera sa réponse en public. Le lendemain matin, sur les bords de l’Escaut, le roi accueille les brabançons en partance pour la guerre. Le mystérieux chevalier arrive : il dit qu’il a tué Telramund par légitime défense et qu’il a été trahi par Elsa, q u i lui avait demandé son nom et ses origines, et il révèle son identité : il est Lohengrin, le fils de Parzival, le roi du Graal ; envoyé pour combattre le mal, il est protégé par une puissance divine qui toutefois disparaît s’il dévoile son nom. Ni les prières d’Elsa ni celles de la foule ne parviennent à le persuader de rester : sur le fleuve réapparaît le cygne qui doit ramener Lohengrin d’où il est venu. Lohengrin fait ses adieux à Elsa et prédit la victoire du roi. Puis, quand Ortrud révèle que le cygne n’est autre que Gottfried qu’elle avait transformé grâce à un enchantement, Lohengrin se recueille en prière : une colombe descend alors sur la nacelle tandis que le cygne plonge sous l’eau pour réapparaître à la surface avec la forme de Gottfried, qui est prêt à gouverner le Brabant. Ortrud tombe à terre. Lorsque Lohengrin s’éloigne sur la nacelle, Elsa s’abandonne, inanimée, entre les bras de son frère.
