Jules Massenet

Jules Massenet est un compositeur français, fils d'Alexis Massenet (1788-1863), industriel fabriquant des lames de faux à Pont-Salomon, près de Saint-Étienne, et de son épouse, née Adélaïde Royer de Marancour (1809-1875), Jules-Émile-Frédéric est le benjamin d'une famille de douze enfants, son père ayant eu huit enfants d'un premier lit. Sa famille déménage à Paris en 1848, lorsqu'il a six ans et sa mère lui donne ses premières leçons de piano. Il entre au Conservatoire de Paris à l'âge de onze ans où il étudie le piano dans la classe d'Adolphe Laurent, l'orgue (classe de François Benoist), le solfège et le contrepoint (classes d'Augustin Savard et François Bazin), l'harmonie (classe d'Henri Reber) et la composition (classe d'Ambroise Thomas). Il obtient un premier prix de piano en 1859 et un premier prix de contrepoint en 1863. Admis à la villa Médicis après avoir remporté le grand prix de Rome en 1863 avec sa cantate David Rizzio. Il rencontre à cette occasion Franz Liszt qui le prend en affection et lui confie quelques élèves de piano, parmi lesquels se trouve Louise-Constance dite « Ninon » de Gressy (1841-1938), que Massenet épouse en 1866 et avec qui il aura une fille unique, Juliette (1868-1935).
Il regagne Paris et fait jouer son opéra La Grand-Tante en 1867. Son mentor est à l'époque Ambroise Thomas. Il prend part à la guerre de 1870. Ensuite il connaît ses premiers succès avec la suite symphonique Pompéia, l'oratorio Marie-Madeleine en 1873, et les opéras Don César de Bazan, Le Roi de Lahore. Son éditeur, Georges Hartmann, qui connaît un grand nombre de critiques musicaux, soutient sa carrière.
Il reçoit la légion d'honneur en 1876 (il est commandeur en 1899). En 1878, il est nommé professeur de composition au Conservatoire et compte Alfred Bruneau, Gustave Charpentier, Ernest Chausson, Georges Enesco, Henry Février, Reynaldo Hahn, Charles Koechlin, Albéric Magnard, Max d'Ollone, Gabriel Pierné, Henri Rabaud et Florent Schmitt parmi ses élèves. Il entre à l'âge de trente-six ans à l'Académie des beaux-arts. C'est le plus jeune des académiciens.
En 1884 est créé à l'Opéra-Comique un de ses ouvrages les plus populaires, Manon, d'après le roman Manon Lescaut de l'abbé Prévost. Ses autres œuvres Hérodiade, Le Cid, Le Jongleur de Notre-Dame rencontrent la faveur du public et plus encore, Werther composé en 1886, créé à Vienne en 1892, d'après Les Souffrances du jeune Werther de Goethe. Thaïs ne connut le succès qu'une décennie après sa création.
Son Don Quichotte dont la première a lieu à Monaco en 1910 et dont le rôle titre est chanté par Chaliapine connaît un grand succès dès sa création. Cette œuvre est jouée dans le monde entier depuis lors.
Ses journées commençaient à quatre heures du matin, alternant compositions, enseignements et auditions. Il a laissé une œuvre essentiellement lyrique (vingt-cinq opéras) mais aussi pianistique et symphonique. Très sensible aux sujets religieux, il a souvent été considéré comme l'héritier de Charles Gounod.
L'influence de Massenet se ressent chez de nombreux compositeurs tels que Ruggero Leoncavallo, Pietro Mascagni, Giacomo Puccini ou Claude Debussy. Ne dédaignant pas les mondanités (c'est un habitué du salon de Mme Lemaire par exemple), c'était pourtant au fond un grand mélancolique qui avait besoin d'être amoureux de l'héroïne ou de l'interprète de ses œuvres. Il meurt d'un cancer à l'âge de soixante-dix ans. Il est enterré à Égreville (Seine-et-Marne), village où il possédait un château.