Viktor Léon

Victor Léon, également connu sous le nom Viktor Léon, de son vrai nom Victor Hirschfeld et décédé à Vienne le 3 février 1940, est un librettiste austro-hongrois d'origine juive. Il est connu pour sa collaboration avec Leo Stein pour écrire le livret de l'opérette de Franz Lehár Die lustige Witwe.
Viktor Hirschfeld, fils du rabbin, étudie la philosophie à l'Université d'Augsbourg et de Vienne et au Conservatoire de Vienne. Après cela, il travaille comme journaliste. De 1877 à 1884, il écrit pour le magazine La ménagère: Draps pour la maison et l'élevage puis il commence à être connu dans les cercles théâtraux sous le pseudonyme de Victor Léon, qu'il conservera jusqu'à sa mort. Il est l'ami d'Hermann Bahr et à des contacts réguliers avec le cercle littéraire du Café Griensteidl.
En 1878, il fait ses débuts avec au Wiener Sulkowsky-Theater avec Falsche Fährte , mais il n'obtient aucun succès. En 1881, il écrit pour le Theater in der Josefstadt, en 1882 pour le Carltheater et en 1883 pour le Theater an der Wien. Il écrit de nombreuses pièces de théâtre, représentations folkloriques et des essais.
Entre 1880 et 1884, il écrit des livrets en un acte pour Ronacher theater de Vienne, le Carl-Schultze-Theater de Hambourg, et le Théâtre allemand de Pest, en collaborant avec des compositeurs tels que Max von Weinzierl, Rudolf Raimann, Johann Strauss II et Alfred Zamara. Avec celui-ci, ils créent l’opéra en trois actes, Der Doppelgänger, au Staatstheater am Gärtnerplatz de Munich en septembre 1886.
Il écrit un livret pour Johann Strauss. Hélas, Simplicius, une histoire se déroulant pendant la guerre de Trente Ans, créée au Theater an der Wien le 17 décembre 1887, n'obtient qu'un succès mitigé, même après deux remaniements. Suivent une série de nouvelles créations avec des compositeurs tels que Zamara, Josef Hellmesberger II, Alphons Czibulka, Rudolf Dellinger, et même Franz von Suppé (pour sa dernière œuvre, Das Modell). Il réalise des adaptations allemandes d'œuvres étrangères comme The Yeomen of the Guard de Gilbert et Sullivan et Erminie d'Edward Jakobowski.
En 1898, Léon obtient un succès durable, grâce à sa collaboration avec Heinrich von Waldberg et Richard Heuberger sur l'opéra Der Opernball (Le Bal de l'Opéra), créé au Theater an der Wien en janvier de cette année. 1899 voit un autre succès durable avec Wiener Blut (Sang viennois), une compilation d’œuvres antérieures de Johann Strauss par Adolf Müller junior. C'est la première collaboration fructueuse entre Léon et Leo Stein. Léon obtient un autre succès avec Die geschiedene Frau de Leo Fall créé au Carltheater de Vienne le 23 décembre 1908.
Plus tard, Victor Léon collabore avec son jeune frère Leo, connu sous le nom de Leo Feld. Léon met en scène plusieurs de ses opérettes. En 1910, sa fille Lizzi épouse le directeur du Theater an der Wien, Hubert Marischka. C'est Lizzi qui lui suggère l'intrigue de Die gelbe Jacke, qui deviendra plus tard Das Land des Lächelns. Lizzi n'a jamais vu l'aboutissement de son idée car elle meurt à l'âge de trente ans après avoir donné naissance à un fils en 1918. Léon dédie le livret de Die gelbe Jacke à sa mémoire. Léon lui-même survit longtemps non seulement sa fille, mais aussi à son jeune frère et son collaborateur littéraire le plus célèbre, Stein. Son dernier travail est le remaniement de Das Fürstenkind de Lehár qu'on connaîtra sous le nom de Der Fürst der Berge en 1932.
Victor Léon est resté actif dans le courant du xxe siècle, écrivant entre autre pour Franz Lehár le livret de Das Land des Lächelns (1930).
Les biens de Léon sont confisqués après l'annexion de l'Autriche par l'Allemagne nazie en 1938. Il meurt de faim dans la clandestinité en 1940 à l'âge de 82 ans.